Il ne perdait jamais sa contenance, si bien que si quelqu’un l’interrompait au milieu d’un discours, il le terminait lui-même, bien qu’à la jeunesse il fût plutôt facilement irritable. Souvent – raconte Antigone lui-même – il s’éloignait de chez lui sans prévenir personne et allait errer avec qui il voulait. Lorsqu’une fois Anaxarque tomba dans un marécage, Pyrrhon continua son chemin sans l’aider. Quelqu’un lui reprocha ce comportement, mais Anaxarque lui-même loua son indifférence et son impassibilité. Une fois, il fut surpris en train de parler avec lui-même et on lui demanda la raison. Pyrrhon répondit qu’il s’entraînait à être un homme probe et bon.
Diogène Laërce, Vies, doctrines et sentences des philosophes illustres